Les questions concernant l’impact écologique du minage de Bitcoin suscitent de nombreux débats. Les médias traditionnels attaquent souvent l’industrie en expliquant par exemple à quel point le minage de cryptomonnaies est néfaste pour la planète. Toutefois, en y regardant de plus près, la réalité est plus complexe. Certes, le minage de cryptomonnaies consomme beaucoup d’énergie mais par rapport à quoi ? Quels sont les impacts réels sur l’environnement ?

Dans cet article, nous allons explorer les efforts déployés par l’industrie du minage pour réduire son empreinte écologique. Pour appuyer nos propos, nous avons demandé à nos fermes de minage partenaires dans lesquelles sont déployés vos ASICs de répondre à quelques questions.

Un impact environnemental à nuancer

On ne peut pas dire le contraire, les cryptomonnaies ont bel et bien un impact sur l’environnement. En effet, faire fonctionner des réseaux décentralisés nécessite d’alimenter en énergie de nombreux ordinateurs et cela a systématiquement un impact environnemental. Malgré tout, il est important de noter que la consommation énergétique d’un réseau dépend de son protocole de validation  (Proof of Work, Proof of Stake…) et de son nombre d’utilisateurs. Il est donc difficile de faire des généralités car chaque cas est très différent. 

Ethereum par exemple qui est le second réseau le plus utilisé après Bitcoin a aujourd’hui moins d’impact sur l’environnement que d’autres projets beaucoup moins populaires et ce grâce à son passage au consensus de validation Proof of Stake il y a quelques mois. L’équipe de développement a pour but de rendre le réseau plus performant et plus durable pour une utilisation à grande échelle.

Le minage est spécifique au Proof of Work et c’est le mécanisme qu’utilise Bitcoin. Ce consensus de validation est plus énergivore que le Proof of Stake. Cependant, plus énergivore ne veut pas dire plus nocif pour l’environnement. En effet, il est important d’étudier les sources d’énergies alimentant les fermes de minage. Par exemple, très souvent, les fermes de minage sont alimentées avec les surplus énergétiques provenant de productions renouvelables. Cela leur permet de recycler de l’énergie qui aurait été perdue et donc de bénéficier de tarifs avantageux.

Dans certains cas, cela permet également le développement de nouvelles installations électriques dans des régions du globe en difficulté. Les populations bénéficient de l’énergie de la nouvelle installation et les mineurs valorisent les surplus.

Les actions concrètes pour réduire l’impact écologique du minage

Ces dernières années, l’industrie du minage a mis en place de nombreuses mesures pour améliorer son efficacité, sa rentabilité et par conséquent son impact environnemental. Pour ce dernier épisode de Feel Summer, nous avons interrogé nos partenaires opérants les fermes de minages où nous hébergeons vos ASICs et notre parc de cloud mining (Norvège, Islande, Etats-Unis, Canada).

“Quelle source(s) d’énergie(s) utilisez-vous pour alimenter la ferme ?”

Norvège : “Nous avons un intérêt majeur à disposer de sources d’énergie renouvelables, nous utilisons principalement l’électricité du réseau qui se compose d’environ 75-80% d’hydroélectricité, le reste étant mélangé avec du gaz naturel […].”

Islande : “25% géothermie et 75% hydro.”

Etats-Unis : “Nous utilisons un mélange d’énergies de réseau, fournies par un certain nombre de fournisseurs. […] Tous les fournisseurs proposent un mélange d’énergie dont la part renouvelable augmente chaque année, afin de s’aligner sur l’initiative américaine en faveur de l’environnement et du carbone.”

Canada : “Québec produit plus de 99 % de son électricité à partir de l’eau, une source d’énergie propre et renouvelable. Nous développons nos projets en utilisant les meilleures pratiques et des solutions technologiques innovantes afin de limiter et d’atténuer les impacts environnementaux. »

Lorsqu’un client décide de ne pas récupérer sa machine (machine non rentable et déconnectée), que faites-vous du matériel ? 

Norvège : “[…] Nous réutilisons 100% des pièces comme pièces de rechange pour d’autres machines ou nous les donnons à d’autres fermes qui pourraient en avoir besoin.”

Islande : “Une entreprise de recyclage islandaise les récupère et les recycle.”

Etats-Unis : “Toutes les pièces qui peuvent être récupérées sont démontées. Tout ce qui est jugé irréparable (blocs d’alimentation, ventilateurs, cartes de circuits imprimés) est mis au rebut, le châssis du mineur est pesé pour en extraire l’aluminium et les cartes sont envoyées à un centre de service pour être démontées.”

Canada : “Nous recyclons les mineurs et les utilisons comme pièces de rechange en cas de besoin. […] Aucune machine ne finit à la décharge”

L’avenir du minage de cryptomonnaies

Certains détracteurs annoncent la fin du minage dans quelques années en raison de la popularité croissante de méthodes plus rapides, plus écologiques et moins coûteuses (comme le Proof of Stake par exemple). Cependant, le Proof of Work est aujourd’hui la méthode la plus sûre pour sécuriser un réseau décentralisé, même si l’impact écologique du minage est plus important.

Donc, à court terme, c’est aux entreprises et aux investisseurs de prendre leurs responsabilités et de ne collaborer qu’avec les acteurs les plus respectueux de l’environnement.

A moyen et long terme, l’industrie va réduire petit à petit son empreinte écologique puisque l’efficacité énergétique et l’utilisation d’énergies renouvelables sont une priorité pour améliorer la rentabilité des mineurs. Aussi, les innovations que ça soit d’un point de vue des énergies renouvelables, des machines de minage ou des consensus de validation vont permettre de construire une industrie plus durable.

En ce qui concerne les nouvelles cryptomonnaies, pratiquement tous les projets émergents se tournent vers un modèle de fonctionnement en Proof of Stake, ce qui élimine en grande partie les préoccupations mentionnées ci-dessus.

L’engagement de Feel Mining

Si vous faites partie de nos fidèles mineurs, vous savez que depuis le début, nous apportons une attention toute particulière aux méthodes d’approvisionnement énergétique de nos prestataires et c’est pour cela qu’aujourd’hui nous voulions vous faire un petit état des lieux le plus transparent possible sur les pratiques intra-muros de nos fermes partenaires. 

Vous nous solliciter très souvent sur le sujet sur le support client, cette petite cartographie vous permet désormais d’y voir plus clair.

Notre cahier des charges pour signer un accord avec une ferme doit impérativement répondre aux exigences suivantes telles que :

  • Des sources d’énergie les plus propres possibles.
  • Un climat froid pour éviter de déployer une armée de climatiseurs et d’extracteurs ce qui serait contre productif sur le fait de réduire les charges opérationnelles
  • Des coûts énergétiques les plus bas possibles.
  • Une bonne gestion du parc machine une fois que les machines ne sont plus rentables. Il est impensable pour nous de les imaginer s’accumuler dans une décharge. Nous demandons toujours aux fermes leurs politiques pour la retraite des mineurs dans le cas où le client ne souhaite pas la récupérer.
  • Une situation géopolitique stable afin d’éviter des soucis de débranchements et de perte de matériel.

Conclusion

Vous l’aurez compris, l’impact écologique des blockchains fonctionnant en Proof of Work dépend fortement des politiques adoptées par les fermes de minage et les nations dans lesquelles elles exercent leur activité. Petit à petit, l’industrie évolue pour limiter son impact environnemental et favorise parfois le développement de nouvelles installations dans des régions défavorisées. A court terme, il est de notre devoir, entreprises et investisseurs, de collaborer avec les fermes les plus éthiques.

Martin
Martin

Mes sujets de prédilection ? La DeFi et l’écosystème Ethereum. Dans les cryptos depuis 2017, j’espère vous transmettre ma passion et vous donner l’envie d’explorer cette révolution technologique à travers mes écrits.